Le coopérateur du mois : Jeremy Nahmiyaz

Publié le par Thibault Liebenguth .


AIR coop : Salut, mais qui es-tu ?

Jeremy : Salut, Je m’appelle Jérémy Nahmiyaz. Je suis … Je suis … un être contemplatif de nature enthousiaste et plutôt optimiste. J’explore l’univers depuis mon camp de base à Embrun, petite bourgade des Hautes Alpes située au bord du Lac de Serre-Ponçon. Une pépite de nature, d’histoire et de convivialité.

 

AIR coop : Quels sont tes terrains de jeu et quel projet te fait lever le matin en ce moment ?

Jeremy : J’affectionne tout particulièrement les espaces de nature avec une prédilection pour les hautes vallées reculées de montagne et les îles de méditerranées. Néanmoins, je nourris une grande curiosité pour les villes qui concentrent à la fois toute la complexité et la créativité de l’homo-accélérus. Je suis intimement persuadé que le futur auquel j’aspire se fondera sur une coopération bienveillante entre ces deux monde.

Aujourd’hui, l’action avec laquelle je me sens le plus en accord est mon engagement au sein de la coopérative AIR. J’y découvre une horde d’humains engagés dans une démarche hybride d’entreprise à impacts positifs. Un lieu de rencontre, d’expérimentation, de questionnement afin de permettre à chacun d’aligner ses valeurs avec l’exercice de son métier.

Sinon plus concrètement en ce moment, un des projets qui me motive est la définition d’une stratégie d’adaptation au changement climatique du territoire des Hautes Vosges à travers la dimension paysagère. En collaboration avec l’Agence de Paysage Folléa-Gaultier, nous avons la mission de mettre en mouvement le territoire afin de permettre à sa population de co-construire une vision partagée de leur futur désirable. L’entrée paysage permet de considérer toutes les composantes de l’écosystème territorial allant de l’industrie aux acteurs culturels. Au-delà de l’expertise énergétique et climatique qui est mon cœur de métier, l’intervention qui me tient à cœur est la coordination d’une action culturelle et artistique qui a pour vocation d’aller à la rencontre de tous. Il s’agira de recueillir les perceptions, les craintes et les aspirations pour une transition positive des Hautes Vosges par le paysage.


AIR coop : Tu nous en dis plus sur ton parcours ?

Jeremy : Ma trajectoire a été relativement linéaire jusqu’en 2014 puis mon regard s’est ouvert afin d’explorer plus amplement le champ des possibles.

Depuis mon jeune âge, attiré par la logique et la technique, j’ai suivi des études scientifiques dans les domaines des technologies appliquées à l’environnement et à l’énergie. J’aurais pu faire le choix de me consacrer à la filière nucléaire mais les nombreuses visites d’installations dont la centrale de Cruas m’ont impressionné au point de me réorienter vers les énergies renouvelables. J’ai poursuivi mes études, au bord du Lac du Bourget, dans ce domaine et celui de la construction durable. Je me suis alors passionné pour la mise en œuvre pratique de technologies « durables » dans de nombreuses situations : hydroélectricité sur torrent et réseau d’eau potable, énergies solaires, système d’économie d’énergie sur domaines skiables, bâtiment passif et/ou éco-conçu, etc… .

En 2014, Après 15 années de pilotage de projet, je me suis mis à douter … in fine pour considérer que la technologie seule ne saura être le remède à une société trop gourmande en ressources naturelles. Voilà venu le temps de la prise recul, du pas de côté. J’ai pris une année de congé formation pour devenir urbaniste. Vous savez les gens qui pensent l’aménagement des villes et des territoires. Pourquoi cette voie ? Parce que je suis persuadé que la manière dont on cadence nos existences, donc la façon dont on façonne nos espaces vécus est la première cause de notre gabegie individuelle et collective. Puis, chemin faisant, je me suis autorisé une année de césure pour explorer ma part créative que j’avais jusque-là laissé de côté. J’ai étudié puis enseigné le Kundalini Yoga, pratiqué avec ardeur la danse, le clown, la capoeira. De cette période je me suis aperçu qu’il m’était vital d’aligner mon univers personnel et professionnel. Mais pour cela, il me fallait un espace de liberté où cela était possible. Qu’à cela ne tienne ! J’ai quitté mon douillé emploi salarié pour lancer mon activité de consultant en stratégie de transition. Rattrapé par mon besoin de stimuli sociaux, j’ai ensuite rejoint AIR Coop.

 

AIR coop : Pourquoi as-tu choisi de rejoindre AIR Coop ?

Jeremy : Les premiers mots qui me viennent en tête sont coopération et acteur du changement. Il y a 3 ans, lorsque je me suis lancé dans l’entreprenariat, j’ai effectué un tour d’horizon de la communication des organisations qui font sens à mes yeux. J’ai aimé le ton résolument positif, professionnel et humain de l’identité d’AIR. Du coup, j’ai noué contact avec Thibault et j’ai suivi la période de lancement de la coopérative. Après 2 années en freelance, j’ai ressenti le besoin d’inscrire mon activité dans une démarche collective à la fois pour expérimenter ce à quoi j’aspire et m’identifier à une tribu avec qui je partage un socle de valeurs. Et paf ! Au même moment, Thibault revient vers moi… Le largage du second étage de ma fusée professionnelle était imminent ! Rendez-vous a été pris quelques semaines plus tard pour une rencontre avec tous les coopérateurs durant 2 jours de séminaire dans un éco-bivouac en pleine nature. J’ai pu m’immerger dans l’aventure humaine qu’est AIR Coop, celles et ceux qui l’ont fait naître et prospérer. Je vois AIR comme une expérimentation à cœur ouvert de l’entreprise de demain. J’y trouve un espace propice à la mise en pratique de mes qualités et j’apprends énormément de mes Coop’s et de la démarche interne.

 

AIR coop : Ta personnalité en 3 mots ?

Jeremy : Trait d’union entre ciel et terre je suis à la fois ancré, intuitif et créatif.

 

AIR coop : Il y a une vie en dehors du travail… A quoi passes-tu ton temps libre ?

Jeremy : Une grande partie de mon temps libre est consacrée à ma famille et mes 2 Gremlins. Je partage avec eux certaines de mes passions comme la cuisine, la capoeira, le vélo et l’exploration d’espaces de nature.

Autrement, je pratique quotidiennement le Yoga, j’y trouve ressource et réconfort. Puis pour le fun, j’aime skier des espaces vierges, rouler sur des pentes escarpés, bivouaquer au bord d’un lac de montagne, plonger en méditerranée, et bien sûr danser et festoyer avec mes amis.

Illustration par Luc Schuiten, vers une cité végétale, 2010.