Vu et primé sur ispo: « The Ego Kits »…

Publié le par Benjamin Marias .


Parmi les innovations du moment présentées lors du salon international du sport (ispo), vous aurez pu remarquer « l’Ego Kits« . Un kit qui permet d’électriser votre VTT garantissant une ascension des pentes les plus raides sans efforts!

Et les données techniques parlent d’elles-mêmes…

Ce kit comprend une batterie d’une puissance nominale de 1200W permettant d’avaler des dénivelées de 1000m ou des distances de plus de 40 Km à des vitesses pouvant atteindre près de 70 Km/H!! et c’est là que le problème se pose…

A l’heure du partage de l’espace naturel et de la cohabitation entre les usagers; à l’heure d’une remise en question profonde des sports de pleine nature et des réglementations qui tentent de les cadrer; à l’heure où la nature et les espaces de pratiques se retrouvent menacés par une exploitation intensive… la question doit se poser de la pertinence de ce genre d’innovations!

Vous l’aurez compris, nous ne parlerons pas dans cet article des prouesses techniques et du talent des inventeurs qui ont permis de mettre au point ce « bijoux de technologie » (pour cela vous pouvez vous rendre sur le site du constructeur ego-kits.com ou sur le blog gizmodo.fr). Il s’agit ici de se poser une question digne d’un sujet de philosophie du BAC: est -il toujours judicieux de créer ce qui est techniquement réalisable?

Les sports de pleine nature (ou outdoor) sont sur la sellette, ne nous le cachons pas. Et ceci, par notre propre faute. Nous, pratiquants, industriels, législateur…

  • Pratiquants, parce que là où il n’y a pas de barrières, nous nous concédons un droit de passage. Un droit de passage qui laisse souvent des traces indélébiles derrière nos pas. Et parce que lorsque notre corps trouve ses limites il nous reste encore des subterfuges (les innovations!) pour essayer de dompter la nature…
  • Industriels, parce que la loi de l’offre et la demande fait partie des règles du jeu. Et que lorsqu’un marché s’ouvre il faut y aller et le premier de préférence. Mais n’y a-t-il pas des moyens de concevoir ces produits de manière plus responsable? Des produits qui ne risquent pas de scier la branche sur laquelle nous sommes assis?
  • Législateur, parce que la réactivité ne fait pas parti des prérogatives et qu’à force de laisser faire « n’importe quoi » il parait maintenant difficile de cadrer des pratiques et des pratiquants à qui on a donné tant de libertés.

Alors, pour une fois, nous ne prônerons pas l’innovation, du moins pas l’innovation qui met en porte-à-faux notre espace de pratique; qui risque de créer un amalgame entre les pratiquants et qui risque de détruire ce que certains ont mis en place afin de pérenniser les joies des sports en nature.

Quant à « toujours plus loin, toujours plus haut », peut être… mais pas à n’importe quel prix!

Amis penseurs, salut!

Ps: loin de nous l’idée de donner des leçons ou faire la morale à quiconque, seulement initier une prise de conscience et pourquoi pas un changement de mentalité sur nos modes de consommation et de fabrication du sport.

Le sujet de BAC est ouvert, nous attendons vos dissertations 😉


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